2ème festival d'Altitude Jazz à Luz du 10 au 12 juillet 1992

Affiche © Jean-Luc Mirebeau - Bordeaux

 

 

 

PROGRAMME

 

Denis Gouzil QuintetSteve Potts QuintetImpossible Trio / Création : "Se canti jazz"Michel Marre QuartetEths BandoletsSylvain Kassap Quartet / Trio Joachim Kuhn, Daniel Humair & Jean-François Jenny-Clark

 

 

RETROSPECTIVE

 

L’année de préparation de cette deuxième édition du festival d’altitude fut assez délirante. Les réunions se tenaient généralement à Tarbes sur un mode particulier : Plus que l’organisation raisonnée d’un festival, l’objectif général était de hurler plus fort que l’autre, de s’étriper sans ménagement, qui sur la politique de l’asso, qui sur l’esthétique d’une formation, qui sur la récupération de l’événement par la ville de Luz... Les mots galopaient loin, loin, devant la pensée.

Pourtant,dans cette confusion aussi hilarante qu’exaspérante, plusieurs grands principes émergèrent :

Le festival changeait de lieu. Il se déroulerait en plein air, sur le promontoire du château Sainte Marie. Cela donnait un charme certain à l’événement et permettait de faire l’économie de la location d’un chapiteau. Astucieux mais quelque peu téméraire...

Le propos esthétique se précisait. Des Godart, Kassap, Potts, Humair, Deschepper, Koestler, Jenny Clark..., musiciens représentatifs de la nouvelle scène Jazz, feraient l’affiche.

Les membres de Jazz Pyr’ n’épongeraient plus un éventuel déficit, la municipalité de Luz proposant de le combler si besoin.

Aux premiers jours de juillet, l’équipe prit toute la mesure de la tâche. L’accès malaisé, la distance relative, l’environnement, tout devint compliqué, laborieux, difficile. L’organisation du site prit rapidement l’allure de l’aménagement du camp n°37, à la conquête d’un improbable 8000. A la veille du festival, tout le monde était déjà épuisé.

Une pluie drue et froide déplaça la première soirée dans la salle des fêtes du Casino, aux qualités acoustiques redoutables. Amertume et déception. Le 11 juillet 92 fut plus clément. La fraîcheur n’empêcha pas un public étonnamment nombreux de venir écouter, souvent dubitatifs, la création du festival : "Se canti Jazz". Ce fut d’ailleurs quelque chose. La rencontre Des "Bandolets" avec Siegfried Koestler est à inscrire dans les annales. La dernière soirée effaça les misères des journées précédentes. Le ciel plombé, orange et anthracite demeura miraculeusement sec. Les concerts du quartet de S. Kassap et du trio Khun, Humair, Jenny Clark, atteignirent dans ce cadre atypique, une dimension au delà de toute attente.

Nous venions d’expérimenter un lieu de concert superbe. Cependant, la débauche d’énergie consommée pendant ce festival nous invita à attendre l’installation d’une meilleure infrastructure pour organiser un autre festival au château.

Gérald Anclade (mai 2006)

 

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